“D’origine malgache et née en France, j’ai grandi à Antsirabe (Vakinankaratra) de mes 3 ans à mes 15 ans, puis à Antananarivo jusqu’à mes 18 ans. Après avoir obtenu mon baccalauréat en 2013, je suis retournée en France pour faire mes études supérieures.
Puis en 2018, suite à l’obtention d’un Master 2 en gestion de projets de solidarité internationale à l’Université de Lille, retour à Madagascar et plus précisément…à Antsirabe, ma ville d’origine, où Mathilde, l’ancienne directrice de Grandir Ailleurs, m’avait recrutée en tant que volontaire en service civique, en appui sur les partenariats financiers. J’avais pour mission d’assurer, entre autres, la rédaction, l’envoi et le suivi des demandes de financement, ainsi que le suivi-évaluation des projets soutenus par Grandir Ailleurs. Aujourd’hui, ça va donc bientôt faire 4 ans que je travaille avec l’association et son partenaire local Grandir à Antsirabe.”
Voyages en famille à Madagascar
“Faute de moyens, la majorité des Malgaches n’a malheureusement pas la possibilité de visiter les nombreuses pépites dont regorge notre pays.”
Claire se considère donc vraiment chanceuse d’avoir pu découvrir en famille les Tsingy de Bemaraha, le parc de l’Isalo, Nosy Be et Nosy Iranja, Anakao, Ambola, Manakara en prenant le train FCE, ou encore Fort-Dauphin/Tôlagnaro.
Ambola et Fort-Dauphin sont, de loin, ses endroits préférés.
“C’est avec mes parents que j’ai découvert Fort-Dauphin puis Ambola. Nous sommes partis pendant quasiment un mois, en août 2020, pendant la période des grandes vacances. Mes parents se lancent un défi chaque année : découvrir une destination phare de Madagascar, avec mon père comme conducteur.”
Fort Dauphin, un spectacle qui se mérite
“Passé Vangaindrano, on souffre en empruntant une RN12 quasiment impraticable (certains véhicules font d’ailleurs marche-arrière) mais avec un conducteur chevronné et un véhicule tout-terrain adapté, le jeu en vaut la chandelle.
En effet, on passe devant la chaîne montagneuse de l’Anôsy, on traverse des rivières, etc., et la splendeur des paysages se passe de commentaires. Puis arrivés à Fort-Dauphin même, on ne peut qu’être sans voix devant le spectacle offert par la nature au lever et au coucher du soleil : une carte postale grandeur nature.”
Ambola, hors des sentiers battus
Ambola est situé au sud de Tuléar. “C’est un concentré de superbes plages de sable fin et d’eaux d’un bleu turquoise parfait, dont on peut vraiment profiter car la destination est difficile d’accès. En général, hormis les habitants, on ne croise pas grand-monde.”
Le point gastronomie
Les fanas de viande de zébu et de fruits de mer comme moi seront ravis : poisson, crevettes, poulpe, calamars et, bien sûr, les huîtres de Fort-Dauphin. Brochettes, fruits de mer grillés, sautés, frits, en sauce…il y en a pour tous les goûts et, surtout, c’est frais. Quelques bonnes adresses :
- À Fort-Dauphin, le restaurant « Chez Marceline », situé au niveau de la plage d’Ankoba, propose des plats généreux et savoureux ; je recommande leur poulpe grillé et leur carpaccio de zébu. Si on veut manger des huîtres, le kiosque « Chez François d’Ankoba » est situé en hauteur, à l’entrée de « Chez Marceline ». Pour le petit-déjeuner, on trouve quelques petits « hotely » sympa, qui proposent du « vary sosoa » et des brochettes de zébu ;
- À Ambola, allez « Chez Henriette ». Elle propose tous les jours des plats de poissons et fruits de mer à des tarifs abordables ; il faut passer commande la veille.
Seuls au monde
“Le sentiment de solitude et la sensation de soulagement qui m’ont envahie. Si l’on veut vraiment se couper du monde et profiter de sa période d’accalmie, Fort-Dauphin et Ambola cochent toutes cases. C’est tellement loin de votre quotidien que personne ne viendra vous y trouver. Aussi, la connexion internet est presque inexistante à Ambola ; il n’y a donc que vous et…vous.”
Mais n’oublions pas la réalité…
“La réalité de ce que l’on lit de plus en plus souvent dans les journaux est frappante, perturbante : les inégalités socio-spatiales sont flagrantes. En passant par la RN13 puis par la RN10 pour rejoindre Ambola, on traverse les zones touchées de plein fouet par la sécheresse, la quasi absence d’eau et le kere ; là-bas, tout manque et certaines zones peuvent être qualifiées de déserts. Conclusion : la beauté des lieux ne doit pas faire oublier que la très grande majorité de la population vit dans des conditions plus que sommaires, qui ne lui permettent pas de répondre à ses besoins fondamentaux.”
Un conseil pour passer un bon séjour à Madagascar ?
Pour partir l’esprit tranquille et réellement profiter de votre séjour, planifiez bien votre séjour (où aller ; où loger ; où manger ; quels vêtements, chaussures, médicaments et petit matériel emmener) ; consultez les conseils aux voyageurs prodigués par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères ; et si vous devez circuler en véhicule tout-terrain pour atteindre votre destination, assurez-vous qu’il soit impeccablement entretenu. Bref, soyez prêts et vous passerez un séjour assurément inoubliable !
