Récit de voyage : Gauthier, un dernier voyage sur l’île aux Nattes

20.03.22

Si vous suivez les actualités de Grandir Ailleurs, vous connaissez peut-être déjà Gauthier, qui a effectué son volontariat en service civique avec Grandir Ailleurs à Antsirabe, sur la partie communication. Il a donc écrit plusieurs articles et reportages super intéressants à retrouver sur le blog de notre association de solidarité internationale !

Gauthier a vécu de décembre 2019 à décembre 2020, et quand on lui demande de choisir un seul endroit à Madagascar, le choix est difficile…

“Les paysages et les cultures sont très différents à Madagascar. J’ai l’habitude de dire qu’on y trouve un peu des cinq continents. Le plus bel endroit est sans doute Anakao parce qu’on a l’impression d’être au bout du monde. Mais le plus marquant a été l’île aux Nattes : c’est donc mon séjour favori.”

L’île aux Nattes, pour un dernier voyage à Madagascar

“C’était juste avant mon retour en France, mon dernier voyage à Mada, mes dernières rencontres après un an sur la Grande Île. C’est donc le cœur lourd et chargé d’émotions que je suis monté dans le taxi brousse pour 30 heures de voyages.”

Voyage en solo, direction l’Est de l’île

“J’ai préféré partir seul pour trois semaines en novembre 2020. Je voulais expérimenter quelque chose de nouveau : ne rien prévoir et me laisser porter par les rencontres. C’était à mon sens le meilleur moyen de faire de ce séjour une aventure singulière et de forger des souvenirs qui ne me quitteraient jamais. J’ai choisi Sainte-Marie (et l’Île aux Nattes) parce que je m’étais déjà rendu au Nord, à l’Ouest et au Sud de Madagascar.

Il ne restait donc que l’Est pour cocher tous les points cardinaux. L’endroit est par ailleurs unanimement reconnu comme étant paradisiaque… Parfait pour finir en beauté.”

Improvisation, plongée sous-marine et rencontres…

“J’avais réservé 3 jours « Chez Nicole » avant de partir et puis j’ai improvisé pour la suite. J’ai passé mon premier niveau de plongée sous-marine au Princesse Bora. Ça m’a permis de faire mes premières rencontres. C’est ainsi que Jean, le prof de plongée, m’a proposé d’aller manger au resto de son père.

Ce dernier m’a ensuite conseillé de faire telle promenade car je pourrais y rencontrer telle personne, qui pourrait me conseiller telle expérience… et ainsi de suite. C’est comme ça que l’histoire s’est écrite autour de rencontres imprévues. Le cadre était incroyable… océan turquoise, forêt tropicale, virées en pirogue et en moto, population accueillante… Bref j’arrête là car je suis à deux doigts de commander un billet d’avion.”

Un souvenir particulier sur l’île aux Nattes ? 

“Sans aucun doute ma rencontre avec Ibrahim. Ça faisait plusieurs jours qu’on me parlait de lui. Tous le monde me disait « Surtout, vas voir Ibrahim ! Il a un petit resto sur l’île aux Nattes ». On m’avait aussi dit de ne rien prévoir après, vous allez comprendre pourquoi. 

J’arrive au resto vers midi, et là je rencontre Ibrahim. Il est un peu âgé, d’origine syrienne, ancien polytechnicien, reconverti en restaurateur au bout du monde. J’ai mangé chez lui et on a parlé pendant très longtemps de Madagascar et de la vie en général. Il avait un recul incroyable.

Il m’a conseillé un livre qui est devenu mon préféré : « Les vertus de l’échec ». Détail important : il m’a fait goûter tous ses rhums arrangés (il en avait beaucoup). C’est en repartant vers 17h avec un grand sourire, la démarche incertaine et l’âme embuée que j’ai compris pourquoi on m’avait conseillé de ne rien prévoir d’important après.”

Une (autre) rencontre qui t’a marquée ? 

“Mario. C’est un homme d’une cinquantaine d’années que j’ai rencontré lorsque je suis arrivé “Chez Sica” (un hôtel avec des bungalows sur l’île aux Nattes). Je ne le connaissait pas et pourtant il m’invitait toujours en fin de journée à boire le thé avec lui et sa femme. 
Il vivait à Mada depuis plus de trente ans et avait créé une entreprise d’import-export de pneus d’occasion.

Ça marchait bien et il venait donc se reposer quelques mois par an à l’île aux Nattes où il pêchait au harpon. J’ai été marqué par son histoire et son franc parlé. Je me suis dis que moi aussi j’aimerais bien passer deux mois par an à l’île aux Nattes quand j’aurai 50 ans.


C’est grâce à des gens comme lui et Ibrahim que j’ai compris que rien n’était figé et qu’il était toujours possible de renverser les cartes pour faire ce qui nous rend vraiment heureux.”

Que nous conseilles-tu de manger sur l’île au Nattes ?

“Du poisson sauce coco ! Globalement on peut y manger à peu près tous les fruits de mer. Il faut simplement penser à commander à l’avance pour qu’ils aient le temps d’aller les pêcher vu qu’il n’y a pas de frigo sur l’île aux Nattes.”

Un conseil pour passer un bon séjour à Madagascar ?

“À mon sens il y a trois éléments importants pour passer un séjour inoubliable. 

  1. D’abord, lâcher prise parce qu’il y a toujours des imprévus et ceux qui veulent tout contrôler seront bien malheureux. 
  2. Ensuite être ouvert d’esprit car Madagascar permet d’apprendre beaucoup des autres à condition d’être prêt à les écouter. 
  3. Enfin, et c’est peut être le plus important : ne pas être trop pressé (mora mora).”

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