Antsiranana, autrement connue sous le nom de Diego Suarez, est la plus grande ville du nord de Madagascar et le 3ème plus grand port. On y découvre un décor de carte postale entre plages de sables blancs, eaux turquoises et massifs montagneux. Mais avant d’aller explorer les alentours de Diego Suarez, prenons le temps d’arpenter ses rues, et de découvrir le cœur de cette jolie ville.
Un peu de géographie
Diego Suarez est située tout au Nord de l’île, au niveau du cap d’Ambre (Tanjon’i Bobaomby). Elle est entourée à l’est par l’océan indien et à l’ouest par le canal du Mozambique. Elle s’étend sur 47 km2.
La région est très réputée pour ses eaux turquoises et possède la deuxième plus grande baie au monde après celle de Rio de Janeiro. Elle a d’ailleurs elle aussi son Pain de sucre (un îlot rocheux d’origine volcanique), Nosy Lonjo.
La température moyenne est de 26°C en période de pluie (entre décembre et mars) et entre 23 °C à 26°C en période sèche (d’avril à novembre).
La ville compte plus de 100 000 habitants. C’est la capitale de l’ethnie Antakarana. Le nom Malagasy de Diego Suarez est Antsiranana : attention il s’agit bien de la même ville ! Antsiranana est une ville très cosmopolite où vivent ensemble Comoriens, Indiens, Antandroy, Yéménites et Somalis, mais aussi Merina (l’ethnie majoritaire à Madagascar, originaire des Hauts Plateaux) et européens. > En savoir plus sur les ethnies à Madagascar <
L’Histoire de Diego Suarez
La ville doit son nom aux navigateurs portugais Diego Diaz et Herman Suarez qui furent les premiers européens à débarquer sur la Grande Île au XVIème siècle.
Après avoir été un ancien repère de pirates, Antsiranana a constitué un des lieux de prédilection de la France coloniale dans l’océan Indien. Au début du 20e siècle, elle permettait la circulation et le stationnement des militaires, légionnaires et marins de l’empire colonial français. Sa position stratégique à l’extrême Nord de l’île permettait de contrôler le Sud de l’Océan Indien.
La ville a longtemps vécu en grande partie de son arsenal (Centre de construction, de réparation et d’armement des navires de guerre). Lors du départ de la marine française, Diego Suarez a dû convertir ses installations en chantiers de construction et de réparation de bateaux.
Visiter Diego Suarez
À la palette de couleurs vives qui composent la région (le turquoise de l’eau, le vert luxuriant de la végétation) s’ajoute les couleurs pastels des bâtiments de la ville et le jaune vif des taxis de Diego Suarez.
Il faut assurément prendre le temps de flâner à pied dans des rues inondées de soleil pour s’imprégner de l’ambiance de la ville. La ville est animée au petit matin puis en fin d’après-midi, avec une pause calme en milieu de journée, à l’abri de la chaleur.
Les vestiges de la colonisation y sont encore bien présents : le passage des Français à l’époque coloniale a laissé des traces. Les vieilles bâtisses coloniales perdent de leur éclat, mais continuent encore aujourd’hui de donner un certain charme désuet à Diego Suarez. Certaines sont délabrées, certaines sont entretenues et d’autres restaurées.
Au fil de vos déambulations, vous croiserez aussi des bâtiments de pierre d’inspiration créole construits par des colons de l’île de la Réunion.
La rue colbert
La rue Colbert, qui a elle aussi hérité du nom d’un colon français, est l’artère principale de la ville.
La rue est vivante, dynamisée par ses hôtels, restaurants, bars et boîtes de nuit.
Elle rassemble de belles maisons de style colonial, avec leurs petits comptoirs à colonnades pastelles, leurs balcons privés et leurs vérandas.
L’hôtel de la Marine
Au nord-ouest de la ville, on découvre une imposante bâtisse ravagée par le temps.
Conçu par Alphonse Mortages (l’aventurier qui a découvert les mines d’or d’Andavakoera) “l’Hôtel des Mines” était dans le passé le meilleur hôtel de la ville. Suite à la ruine de son propriétaire, l’hôtel fut cédé à la Banque de Madagascar et des Comores. Il fut ensuite récupéré par la marine française puis par la marine malgache en 1975.
L’hôtel a été abîmé par le cyclone Kamisy dans les années 80. Il n’en reste aujourd’hui que des ruines, envahies par les végétations et de grands palmiers traversant le toit disparu depuis longtemps.
La place Kabary
En continuant sur la rue du maréchal Joffre, on arrive à la place Kabary.
Le saviez-vous ? Le “kabary” est un discours poétisé déclamé devant un public. C’est une tradition Malagasy très importante qui existe encore aujourd’hui, lors des cérémonies, des retrouvailles en familles, des fêtes de village. C’est sur cette place qu’on donnait des discours, rendait justice et faisait la fête. C’est le plus vieux quartier de la ville.
Le marché de Diego Suarez
Pourquoi ne pas faire un tour au marché de la ville, “bazar kely” (petit bazar) et profiter de son atmosphère foisonnante ? Faites le plein de bananes ou de papayes, baladez-vous parmi les étals d’épices, de fruits et de légumes (mais évitez ceux de poissons, l’odeur n’est pas toujours accommodante…). Le bâtiment est magnifique, les petites gargotes (restaurants) très sympathiques.
Le jardin tropical d’Antsiranana
À 200 m de la rue Colbert, 1,2 ha de forêt ont été aménagés en jardin botanique et zoologique. Ce havre de verdure niché au cœur de la ville ravira les promeneurs pour une bonne heure de déambulation botanique.
Le jardin tropical de Diego Suarez abrite des plantes médicinales et endémiques (telle le Ravintsara). On y rencontre également différentes espèces d’animaux, caméléons, colibris, lémuriens… et même crocodiles ! Ces reptiles ont été récupérés par le parc auprès d’un hôtel de la ville qui les élevaient dans la cour du bâtiment… Ils peuvent aujourd’hui profiter de la verdure et du bassin du parc.
Le Jardin Tropical est aussi un lieu d’expositions et d’événements culturels.
La ville malgache de Diego Suarez est donc une très jolie ville à découvrir. C’est aussi un point de départ idéal pour découvrir le littoral du nord de l’île, entre plages paradisiaques et montagnes…
L’avis de Nath
“Franchement Diego c’est une belle claque. La rue Colbert nous expose ses belles maisons coloniales à balcons et colonnades. L’hôtel de la marine, c’est un studio Hollywood, imaginez un vieil hôtel désaffecté, maintenant imaginez un vieil hôtel désaffecté mais… splendide ! On pourrait presque entendre le cliquetis des couverts en Argent, voir passer un serveur des années 30, imaginer la mélodie du piano… Sauf qu’il n’y a que… pièces vides à ciel ouvert à l’intérieur desquelles quelques palmiers se sont imposés… Diego c’est aussi son ambiance nocturne. Ça danse au taxi brousse, les THB (bières locales) s’alignent sur le comptoir, le balai des séductions s’installe. C’est une faune et une flore, une ambiance nocturne qu’on ne trouve pas ailleurs à Mada.
En pleine journée, au milieu de la baie turquoise, ce pain de sucre splendide.
Aux balcons des annonces pour se faire lire la bonne aventure par un vieux mage indien, le marché superbe, quel volume, c’est le moment de faire le plein de vanille, d’épices, d’huile de massage à l’ylang-ylang, de café…
Avec un peu de chance il y aura une exposition d’art à l’Alliance Française quand tu seras de passage. Encore mieux, tu y seras pendant la tenue du Zegny’Zo un grand festival d’arts de rue qui envahit toute la ville.
Mais le meilleur est à venir selon moi, il s’agit d’aller à Ramena à 30 minutes de Diego, passe y quelques nuits à l’hôtel Badamera. Si tu as la chance d’y être un dimanche matin, c’est buffet – concert. Des artistes locaux jouent de la musique chouette, dans une ambiance chill à deux doigts de la plage. Les plages sont sublimes, le vent souffle, le soleil tape dur. C’est un super spot de kite surf, un des meilleurs au monde il paraît.
Enfin respire et profite de la douceur de vivre au pays du mora mora…”
D’Antananarivo à l’allée des Baobabs, des Tsingy aux plages de rêves de l’Océan Indien… Partez en voyage à Madagascar et découvrez sa culture riche et son incroyable biodiversité, des lémuriens aux espèces rares de mammifères et d’oiseaux.