Les caméléons à Madagascar

22.07.16

Comme nom scientifique le caméléon a une appellation de « Chamaeleonidae », une espèce issue de la famille des Sauriens, plus exactement un descendent d’un sous ordre de reptile. Un arboricole quadrupède, qui se nourrit exclusivement d’insectes.

La morphologie d’un caméléon varie selon son espèce, à Madagascar la taille en question va de 25 millimètres (les plus petits caméléons du monde !) à 50 centimètre (queue incluse) pour les plus grands.

La tête

A l’image d’un bienveillant Avatar, la tête du caméléon varie en fonction de sa taille mais surtout en fonction de son type. Les plus grands comme le genre Furcifer sont dotés d’une certaine bosse plate, qui forme une crête ou un casque sur leur tête. La majeure partie de ces créatures sont tous doté de ce casque, par contre les plus petits en sont dépourvus.

Les yeux de ces animaux sont exorbitants et peuvent effectuer des mouvements rotatifs (indépendants entre les deux yeux), ce qui leur permet de surveiller leurs ennemis les corbeaux, ou bien de repérer de petits délices : des criquets ou des moustiques bien croustillants. Dans ces cas-là ces yeux ballonnés permettent une meilleure précision de chasse. Malheureusement dépourvu de bâtonnet (les cellules de la rétine sensibles à la lumière) selon certain chercheur, il semble que les caméléons deviennent presque aveugles à la tombée de la nuit.

Caméléon à Madagascar

L’alimentation et la chasse

Rappelons le, cet animal se nourrit exclusivement d’insectes que ce soit mouches ou papillons, mais le plat préféré des caméléons de l’île sont les criquets et les sauterelles. Pour cela, le caméléon est dotée d’une langue assez longue, rangée dans un casier de sa bouche que l’on appelle l’os hyoïde. Doté d’une grande puissance musculaire, le caméléon peut propulser et rétracter sa langue à volonté : c’est un véritable harpon naturel, son petit outil de chasse. D’ailleurs, quand celle-ci est lancée, elle peut atteindre la vitesse de 20km/h ! La paroi de sa langue est remplie de mucus gluant lui servant de filet ou plus précisément une sorte de colle pour immobiliser sa proie. Ensuite la rétraction de sa langue la ramène dans sa bouche. Bon appétit !

La peau du Caméléon

Avec un aspect pigmenté, la peau du caméléon de Madagascar présente diverses couches dermiques qui lui permettent de changer de couleur en fonction de l’environnement ou bien en fonction d’une attitude qu’il désire communiquer. Des cellules spéciales appelées chromatophores dans les couches profondes de la peau lui permettent d’adopter les couleurs suivantes : rouge, jaune, blanc. Les caméléons disposent aussi de pigments jaunes et rouges appelé mélanine dans leurs cellules dermiques.

Dernièrement, des chercheurs Suisse de l’université de Genève, ont réalisé des expériences sur un caméléon Panthère mâle originaire de l’île. Ils affirment que les éléments qui régissent le changement de couleur chez les Chamaeleonidae sont les “nano-cristaux”. Des minuscules cristaux logés dans une couche superficielle de cellules de la peau que l’on appelle “iridophores”.

« Ces nano-cristaux, disposés en plusieurs couches, réagissent aux longueurs d’onde de la lumière en réfléchissant des teintes bleutées » affirment les chercheurs. Par contre, plusieurs reptiles possèdent ces cristaux, mais le seul qui est capable de disposer des siennes à volonté est le caméléon.

Réputé pour sa métamorphose colorée, la croyance commune que le caméléon change de couleur pour se camoufler est apparemment incomplète. Pour les caméléons de Madagascar : le changement de couleurs serait aussi un mode de communication entre eux. C’est un autre moyen pour ces individus d’exprimer leur humeur ou des attitudes telles que le désir de s’accoupler.

Les chercheurs ont répertoriés jusqu’à présent 200 types de caméléon à travers le monde. 150 types sont enregistrés ici dans la grande île, à Madagascar, dont 59 espèces qui en sont endémiques.

Catégorisation des caméléons endémiques de Madagascar

Ne vivant que sur l’île les caméléons de Madagascar se répartissent en trois genres. A savoir : Furcifer, Brookesia et Calumma qui comptent 84 sous-espèces qui peuplent différents habitats et régions de la Grande Île.

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Les caméléons Brookesia

Ce genre de caméléon regroupe les espèces de petite voire de très petites taille. L’espèce Brookesia Micro par exemple, un minuscule caméléon qui mesure 25 millimètres de long fait partie de ce genre. Il est considéré comme étant le plus petit reptile de la planète. Contrairement aux autres espèces, les caméléons Brookesia sont dépourvus d’une queue agrippante. Ce sont majoritairement des caméléons terrestres, dont leur queue ne sert pas beaucoup, à la différence des Furcifers arboricoles.

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Les caméléons Furcifer

Mesurant 50 cm (queue comprise), ce genre de caméléon regroupe les espèces des plus grande taille de Madagascar. Vivant en majorités dans les arbres ou dans les clairières, le genre Furciferién a un régime alimentaire composé d’insectes et de petits reptiles. C’est sous cette espèce que l’on trouve les plus beaux des spécimens, à savoir : le caméléon d’Oustalet ou Furcifer oustaleti, le caméléon panthère ou Furcifer pardalis et l’espèce Furcifer minor.

Ce genre de caméléons regroupe actuellement une vingtaine d’espèces.

Les caméléons Calumma

Localisés surtout dans les forêts humides et les régions montagneuses de Madagascar les espèces mâles du genre Calumma sont plus grands que les femelles. Avec une taille qui va à l’alentour de 10 cm, ces caméléons sont connus pour leur appendice nasal, auquel les locaux donnent le nom de corne.

Mythologie et contact avec l’au-delà

Dans la majeure partie des ethnies d’Afrique et des îles du caraïbes, divers mythes sont liés à la présence des caméléons, considérés comme étant une sorte de messager entre l’homme et les divinités. Jadis les caméléons étaient les porteurs d’un certain message que les êtres suprêmes envoyaient.

Comme dans le mythe des origines de la mort : le caméléon avait pour mission de livrer le message divin aux hommes qu’ils devaient mourir puis renaitre à la suite, et que la mort n’est que temporaire. Ainsi le caméléon est considéré dans divers mythes comme symbole de la vie éternelle. Cependant, victime de leur démarche un peu lente, des animaux plus rapides comme le lièvre, les oiseaux, ou le lézard furent chargés de livrer l’opposé des messages des divinités aux hommes. Mais ces animaux, plus rapides, arrivaient en premier ! Selon leurs paroles, les divinités affirmaient que la mort est permanente, que la résurrection n’existait pas pour les hommes.

Le caméléon arrivait plus tardivement, et affirmait que “les gens mourraient, mais renaîtraient par la suite”. Mais les gens ne le croyait plus, et n’acceptait pas son message disant que la mort est temporaire. C’est ainsi que l’Homme est devenu mortel.

Ce mythe est assez répandu sur le continent Africain, et existe aussi dans la culture Malagasy, surtout au sein de l’ethnie Betsimisaraka. Considéré comme étant un intermédiaire entre l’homme et la nature ou même l’Homme et les être suprêmes, cette espèce diffuse une certaine “crainte” ou “superstition” sur les Malagasy.

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